"La communauté hospitalière du CHU de Toulouse est endeuillée par le décès du Professeur Louis Lareng, cet infatigable travailleur, créateur et visionnaire, qui a porté au plus haut les couleurs de la médecine et de l’université. Le SAMU est indissociable du nom du Louis Lareng, qui symbolise à Toulouse, en France mais aussi à l’international, l’excellence de la médecine d’urgence." C’est en ces termes que Marc Penaud, Directeur général du CHU de Toulouse et le Professeur Laurent Schmitt, Président de la commission médicale d’établissement ont rendu hommage au grand hospitalier et humaniste décédé le 3 novembre 2019 à l’âge de 96 ans.
Avec fougue, ténacité, sens de l’innovation – son engagement en faveur de la télémédecine en est un autre exemple – le Professeur Lareng a su faire tomber les murs de l’hôpital et transporter les hospitaliers (médecins et soignants) au « pied de l’arbre » pour prendre soin des accidentés, des blessés et des personnes en détresse vitale.
Dans un communiqué l’établissement retrace la carrière d’un grand visionnaire.
Louis Lareng avec son parler rocailleux était originaire d’Ayzac-Ost dans les Hautes-Pyrénées. Diplômé Docteur en médecine le 17 janvier 1955 à Toulouse, il y fera toute sa carrière. Il est Assistant d’anesthésie des Hôpitaux en 1955 puis Maître de conférence agrégé d’Anesthésiologie en 1962. En mai 1968 à Toulouse, la première sortie du SAMU a lieu pour porter secours à des blessés sous sa direction. Le 16 juillet 1968, le SAMU 31 est officiellement créé par le Conseil d’administration du CHU et devient ainsi le premier SAMU reconnu en France. Le 1er octobre 1969, Louis Lareng est nommé par décret du président de la République Professeur titulaire d’Anesthésie-Réanimation. En 1980, il prend la responsabilité de l’Unité d’admission et d’orientation des malades relevant de l’urgence chirurgicale (CATU). « Retraité » de la fonction publique hospitalière en 1992, il s’est impliqué avec passion dans le développement de la télémédecine.
Président de la fédération Nationale de la Protection Civile de 1991 à 2009, il a œuvré pour son développement et son rayonnement. Il a été aussi le premier Président de l’Université Toulouse III-Paul Sabatier. Le Professeur Louis Lareng était Grand Officier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite et Commandeur de l’Ordre des Palmes académiques. Au-delà de son parcours exceptionnel, c’est un homme très attachant que nous saluons, qui a consacré sa vie aux autres.
"Au nom de l’ensemble de la communauté hospitalière, nous présentons à son épouse, à ses enfants, ses proches, ses amis, ses élèves et toute l’équipe du SAMU, nos sincères condoléances."
Hommage des 3 chefs de service du SAMU 31 qui ont succédé au Professeur Lareng
« Au-delà de son parcours exceptionnel et de sa personnalité si attachante, je souhaite saluer le visionnaire qui inspira tant d’innovations en santé, jusqu’au bout d’une riche carrière. Nous sommes tous un peu orphelins aujourd’hui. » Pr Vincent Bounes, chef de service du SAMU 31
« Mon maitre, le Pr Louis Lareng, a été un visionnaire créant le premier SAMU en 1968 à Toulouse puis en développant la télémédecine. Et bien d’autres choses … Et il a tout fait pour que ce concept de SAMU se développe en France comme dans le monde entier. Il a été pour un grand nombre d’entre nous un exemple de dévouement au service public hospitalier. Il a écrit la plus belle page de la médecine d’urgence. » Dr Jean-Louis Ducassé, ancien chef de service du SAMU 31
« Avant même d’avoir été le « père fondateur » du SAMU, Louis Lareng, professeur d’Anesthésiologie a mis en place, au début des années 1960, la discipline Anesthésie dans les hôpitaux de Toulouse et son enseignement. Simultanément il lance la réanimation au bloc Lassen et les transports inter-hospitaliers médicalisés pour y amener les malades de la région. 1968 est pour lui une année marquante avec le démarrage officiel du SAMU puis son élection comme président de l’Université Paul Sabatier. Il ne cessera dès lors d’élargir son champ d’activités, grâce à sa « compétence relationnelle » qui lui permet de surmonter différents et conflits socio-professionnels et d’imposer sa vision d’une égalité d’accès aux soins au plus grand nombre de patients. C’est le message que nous avons reçu et essaierons de transmettre aux plus jeunes. » Pr Christian Virenque, ancien chef de service du SAMU 31
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