Le CHU de Nice dispose désormais d’un laboratoire L3 garantissant le confinement total des agents infectieux manipulés ; Un équipement hautement sécurité qui le place dans les meilleures conditions réglementaires pour la réalisation du diagnostic en cas d’épidémie due à un virus de classe 3 comme la grippe H1N1. Cette structure répond à une demande de l’Agence Régionale de Santé.
Localisée dans l’hôpital Archet 2 au niveau -1, le laboratoire est composé de plusieurs salles très techniques destinées aux activités de bactériologie et de virologie. Ces deux enceintes de confinement permettent de travailler sur des prélèvements biologiques susceptibles de contenir des micro organismes classés de niveau 3 sur une échelle de 4. Ces bactéries ou virus peuvent entraîner de graves maladies chez l’homme. D’où les mesures de sécurité draconiennes appliquées à la construction et au fonctionnement des locaux.
Placé sous la responsabilité médicale conjointe du Pr Valerie Giordanengo (Virologie) et du Dr Fernand Girard-Pipau (Bactériologie), ce nouvel équipement remplace le laboratoire installé à la Faculté de Médecine de Nice.
Une sécurité renforcée
Les locaux techniques sont spécialement conçus pour protéger l’environnement et disposent d’équipements de protection collective. Ces aménagements consistent à mettre en dépression la zone où les prélèvements sont cultivés par rapport aux locaux adjacents. L’air est filtré sur des filtres absolus avant d’être rejeté vers l’extérieur. La protection du personnel est assurée par l’emploi de poste de sécurité microbiologique (PSM).
Aucun déchet ne sort de l’enceinte sans avoir été inactivé. Cette inactivation est réalisée grâce à un autoclave à double entrée placé dans la zone technique.L’entrée des personnels dans la zone classée en confinement L3 se fait par l’intermédiaire de sas dont l’un est en pression positive ; une barrière supplémentaire qui empêche la dissémination éventuelle d’un germe.
L’ensemble des paramètres de ventilation (débit, pression, température) est enregistré en permanence et disponible sur un poste informatique dédié à la Gestion Technique Centralisée des deux enceintes L 3.
Un lien étroit avec le dispositif NRBC (Risque Nucléaire Radiologique Biologique Chimique)
Le personnel habilité à travailler dans un L3 doit être spécifiquement formé aux procédures de sécurité et aux situations exceptionnelles. Une collaboration inter pôle est ainsi organisée avec les médecins référents du risque Biologique (Pôle des Spécialités Médicales de l’Archet – Pr Roger) et du Risque Sanitaire/NRBC (pôle des Urgences – Dr Galiano).
Quelle est la différence entre un laboratoire L3 et un laboratoire L4 ?
Les laboratoires L4 de sécurité maximale présentent deux grandes spécificités : ils sont totalement hermétiques et constitués de plusieurs sas de décontaminations et de portes étanches, les effluents liquides sont décontaminés chimiquement et stérilisés à la vapeur. Ils disposent aussi de sécurités anti-incendie couplées à des détecteurs de fumées.
Ces laboratoires assurent une protection optimale des chercheurs travaillant dans leurs enceintes. Pour y pénétrer, les personnes accréditées doivent prendre une douche, revêtir un scaphandre (sous pression positive de façon à ce qu’en cas de déchirure accidentelle de la combinaison scaphandre, l’air sortira du scaphandre, plutôt que d’y rentrer, évitant ainsi toute contamination) relié à l’une des prises fournissant de l’air dont le renouvellement est totalement indépendant de l’atmosphère du laboratoire.
Quand ils sortent du laboratoire, les personnels prennent une douche au phénol, revêtus de leur scaphandre. Des caméras surveillent continuellement l’activité du laboratoire. On n’y entre jamais seul à l’intérieur. Une personne habilitée à entrer en zone L4 doit obligatoirement se trouver dans le Poste Central de Sécurité : elle pourra ainsi intervenir en zone en cas de problème éventuel (malaise, accident divers …).
En France, il n’existe qu’un laboratoire L4, à Lyon. Appartenant à la Fondation Jean Mérieux, il est placé sous la responsabilité de l’INSERM.