Un système de santé plus juste, plus efficace et plus accessible…C’est ce qu’appelle de ses vœux et s’engage à mettre en œuvre la ministre des Solidarités et de la Santé en ce début d’année 2020. Lors de ses vœux à la presse ce 27 janvier, aux côtés des secrétaires d’Etat Christelle Dubos, Adrien Taquet et Laurent Pietraszewski, Agnès Buzyn a ainsi rappelé la feuille de route de «Ma Santé 2022» et fait un point d’étape des grands chantiers prioritaires. Notamment ceux de l’hôpital public, de la prise en charge du grand âge, de la petite enfance et de l’amélioration de la protection sociale.
« En 2020, je mettrai tout en œuvre pour incarner l’ambition de la stratégie "Ma santé 2022": cette stratégie a posé le bon diagnostic sur les maux dont souffre depuis trop longtemps notre système de santé». Ainsi Agnès Buzyn a-t-elle exprimé ses bons vœux à l’adresse du monde hospitalier, soulignant son «attachement indéfectible à l’hôpital public». La ministre des Solidarités et de la Santé a également réaffirmé la volonté du gouvernement d’instaurer «un système de santé mieux organisé entre la médecine de ville et la médecine hospitalière dans les territoires» et de «libérer du temps médical utile pour faciliter un accès de soins de qualité pour tous les Français». Evoquant sa rencontre récente avec le collectif Inter-Hôpitaux, qui appelle à une nouvelle journée de grève le 14 février, elle a du reste exprimé sa détermination «infatigable» à aider les soignants.
« Ma Santé 2022 a été déclinée en 2019 spécifiquement aux urgences, avec le pacte de refondation et à l’hôpital public avec le plan investir pour l’hôpital», a rappelé la ministre. Et de citer entre autres perspectives de cette feuille de route : les primes des urgences, le dégel des tarifs ou encore à l’opération-vérité sur les lits d’aval dans tous les hôpitaux…et l’engagement d’augmenter les budgets de l’hôpital pour les trois prochaines années.
« Oui nous avons levé des sujets qui ne sont plus des tabous, a-t-elle insisté: le capacitaire en lits, la progression des tarifs, la plus grande participation de l’Etat au financement des investissements des établissements de santé. Une «rupture», qui se traduira, promet-elle,«dans le quotidien des soignants comme des patients».
Grand âge et autonomie, une priorité pour 2020
Rappelant la promesse présidentielle de faire de la prise en charge du grand âge une priorité de 2020, la ministre a annoncé que le projet de loi "Grand âge et Autonomie" serait présenté à l’été, après une phase de concertation avec le secteur et les collectivités territoriales.
« Les attentes sont extrêmement fortes», a-t-elle indiqué, évoquant celles des aînés et de leurs aidants, «qui n’en peuvent plus du parcours du combattant» et «veulent une vraie coordination entre l’accompagnement et le soin», et celles des professionnels pour qui «une nouvelle organisation du travail est indispensable».
« Ce que nous voulons faire, c’est tout simplement "changer de braquet"», a expliqué Agnès Buzyn. Outre la possibilité d’un maintien à domicile le plus longtemps possible, l’entrée en établissement devrait ainsi devenir l’exception. L’EHPAD se recentrerait alors sur la prise en charge des besoins de santé les plus lourds. Ce qui nécessitera, selon elle: une fusion des financements soins et dépendance, une augmentation des personnels de soins et un plan d’investissement massif de rénovation et de construction.
« J’insiste aussi sur la stratégie "Vieillir en bonne santé", parce qu’elle touche à nos représentations du grand âge, a-t-elle souligné. La perte d’autonomie n’est pas une fatalité et la dépendance n’est pas un âge de la vie».
Protection de l’enfance et panier 100% Santé
« Un Etat social moderne, c’est un Etat qui connaît l’importance des 1000 premiers jours de la vie d’un enfant, pour son développement mais aussi pour la santé globale de l’adulte qu’il deviendra». Le "Pacte pour l’enfance", dont la direction est confiée à Adrien Taquet, apparaît aussi au cœur des priorités avec pour objectif de générer des droits nouveaux et une meilleure protection des enfants.
« Un Etat social moderne, c’est un Etat qui sait que trop de Français renoncent à s’équiper d’une paire de lunettes, à se faire poser une prothèse dentaire ou à s’équiper d’une aide auditive» a, du reste, scandé la ministre. Tous les équipements qui composent le panier 100% Santé devraient ainsi être pris en charge intégralement par la Sécurité sociale et les complémentaires santé.
Un Etat social moderne qui aide et protège chacun
Evoquant ces divers chantiers et les enjeux qu’ils portent, Agnès Buzyn a par ailleurs insisté sur les engagements qu’ils sous-tendent. A savoir: embrasser toutes les politiques sociales, être au rendez-vous de la prévention et de l’intervention la plus précoce possible, traiter les nouvelles vulnérabilités et renforcer l’universalité des risques à couvrir, mieux traduire la prise en compte de tous les parcours de vie et personnaliser les modes d’intervention.
« De très beaux projets sont nés ici depuis deux ans et demi, a déclaré pour conclure la ministre de la Santé et des Solidarités. D’autres sont en construction et formeront demain l’Etat social moderne qui aide et qui protège chacun, du premier au dernier souffle, à chaque étape de la vie».
Pour en savoir plus : Vers un système de santé plus juste, plus efficace et plus accessible
Betty Mamane