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Allergies : avancée scientifique de 1er plan par des chercheurs limougeauds

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Des chercheurs du CNRS, de l’Inserm, de l’université et du CHU de Limoges, sont à l'origine d'une découverte essentielle dans le traitement des allergies "la production d’immunoglobulines de type E (IgE) par les lymphocytes B induit une perte de leur mobilité et l’initiation de mécanismes de mort cellulaire". Il s'agit là d'une avancée dans la connaissance du mécanisme de restriction de la production d’IgE pour éviter une réaction allergique.
Des chercheurs du CNRS, de l’Inserm, de l’université et du CHU de Limoges, sont à l’origine d’une découverte essentielle dans le traitement des allergies "la production d’immunoglobulines de type E (IgE) par les lymphocytes B induit une perte de leur mobilité et l’initiation de mécanismes de mort cellulaire".  Il s’agit là d’une avancée dans la connaissance du mécanisme de restriction de la production d’IgE par l’organisme afin d’éviter une réaction allergique.

La compréhension de ce phénomène est à mettre à l’actif du laboratoire « Contrôle de la réponse immune B et lymphoproliférations » dirigé par Michel Cogné, immunologiste à l’Université et au CHU de Limoges.

Ces anticorps, présents en faible quantité, sont les « armes » les plus puissantes du système immunitaire et peuvent déclencher des réactions immunes très violentes ou des allergies immédiates (asthme, urticaire, choc allergique) dès que leur taux augmente légèrement.

Les résultats ont été publiés en ligne dans Cell reports le 12 février 2015.
L’immunité repose sur des cellules, les lymphocytes B, portant ou sécrétant des « armes » antibactériennes ou antivirales, les immunoglobulines (IgG, IgM, IgA, IgE) ou anticorps. Si les « armes » de l’immunité nous protègent, elles se retournent parfois contre nous. C’est le cas pour les plus efficaces des anticorps, les IgE, dont même des traces infimes (ces IgE sont 100,000 fois moins abondants que les autres anticorps) peuvent déclencher des réactions allergiques très violentes.

Les lymphocytes producteurs d’IgM, IgG ou IgA sont nombreux, aisément identifiables et persistants (en tant que « cellules mémoires »). Pour des raisons jusqu’ici inexpliquées, les cellules productrices d’IgE sont rares et ont donc été très peu étudiées. Afin de comprendre les mécanismes de contrôle des IgE, les chercheurs ont tout d’abord contraint, par génie génétique, des cellules à produire ces anticorps en grand nombre. Ils ont alors réussi à mettre en évidence deux mécanismes majeurs de contrôle. Ils ont démontré que dès qu’un lymphocyte B porte sur sa membrane une IgE, il se « fige » : il s’arrondit, perd ses pseudopodes  et devient incapable de se déplacer, alors que les lymphocytes sont habituellement très mobiles.

Les scientifiques ont également révélé que le lymphocyte active plusieurs mécanismes d’apoptose, la mort programmée de la cellule. Cette autodestruction provoque l’élimination rapide des lymphocytes porteurs d’IgE tandis que les autres cellules du système immunitaire sont capables de survivre jusqu’à plusieurs années.

Au cours de l’évolution, l’organisme humain a développé plusieurs systèmes d’autocensure autour d’une de ses « armes » immunitaires les plus puissantes, l’IgE. Comme la cellule porteuse d’IgE ne peut plus se déplacer, elle ne peut survivre que durant un temps bref, suffisant pour jouer un rôle protecteur ponctuel contre les parasites, les toxines et les venins. Elle s’autodétruit ensuite par une sorte d‘ « hara-kiri », qui limite très fortement la production des IgE et donc le déclenchement d’allergies.
 
Les chercheurs souhaitent désormais explorer plus avant les différentes voies moléculaires de cette autocensure. Elles sont en effet autant de nouvelles cibles thérapeutiques dont l’activation pharmacologique pourrait contrer les allergies, voire permettre de censurer d’autres lymphocytes B pathologiques, comme ceux impliqués dans les lymphomes.

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