Alors que les régimes minceur font la Une des magazines vantant le look sylphide sur les plages, des hommes et des femmes se plaignent de leur maigreur excessive. Affublés de sobriquets « haricot vert, fil de fer, squeletton », ils souhaitent grossir et n’y arrivent pas. Plus grave, un diagnostic erroné d’anorexique mentale est parfois porté sur des jeunes filles qui ne souffrent pas de cette pathologie. Pour comprendre les causes de leur maigreur, les Professeurs Estour et Natacha Germain et le Dr Bogdan Galusca, du service d’Endocrinologie, Nutrition et Troubles du Comportement Alimentaire (CHUde Saint-Etienne) ont étudié les personnes ayant un indice de masse corporel entre 14,5 et 16,5 kg/m², bien inférieur à la valeur normale entre 18,5 à 25 kg/m².
Utilisant des outils d’évaluation biologiques et radiologiques, ils ont constaté que leur maigreur est uniforme sur toute la composition corporelle qui reste globalement équilibrée : moins 10% environ de la masse grasse, de la masse maigre et de la masse osseuse. Les apports caloriques évalués par une enquête alimentaire sur 5 jours, et les dépenses évaluées par le métabolisme de base et des mesures en isotopes stables, sont eux aussi équilibrés, ce qui explique que le sujet maigre garde sa maigreur au cours de la vie. Tous les organes de l’organisme fonctionnent normalement de même que la fonction de reproduction, qui elle est altérée dans le cas d’une anorexie mentale.
Spécificités de la maigreur constitutionnelle
Cette maigreur peut avoir un caractère héréditaire. Dans certaines familles, la maigreur se rencontre sur plusieurs générations. Cette hérédité familiale confirme que le poids de chacun est génétiquement programmé.
Elle peut aussi être liée à un trouble du comportement alimentaire qui n’est pas une anorexie mentale. Une hormone de la régulation de l’appétit, dont la fonction est le blocage de la prise alimentaire, s’élève très vite au cours du repas. Elle explique la satiété rapidement ressentie par les patients. L’apport calorique diminué au cours des repas officiels est compensé par des grignotages entre les repas, permettant de maintenir un apport nutritionnel global sur 24 heures.
La maigreur peut enfin être expliquée par une ostéoporose. Dans les études conduites à Saint-Etienne, la masse osseuse est diminuée de manière excessive dans plus de 50% des cas dès l’âge de 20 ans. La part génétique qui intervient dans la détermination du pic de masse osseuse est impliquée dans la maigreur constitutionnelle et explique le risque fracturaire du sujet maigre âgé.
Les spécialistes stéphanois invitent les médecins à mieux repérer la maigreur constitutionnelle afin de ne pas porter à tort un diagnostic d’anorexie mentale chez une femme jeune, de déculpabiliser des parents qui ne supporteraient pas la maigreur de leur enfant, et surtout de rassurer des sujets maigres, souvent stigmatisés par leur entourage.
La compréhension des phénomènes de maigreur constitutionnelle aide aussi les scientifiques à mieux lutter contre la situation opposée, l’excès de poids.
Concours de l’internat : la Conférence des doyens de médecine défend une réforme “favorable”
Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”.