Sous la direction du Pr Claude Meistelman, chef du pôle anesthésie réanimation du CHU de Nancy et vice-président de la commission médicale de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA), 18 médecins et 15 infirmiers anesthésistes réanimateurs ou urgentistes assurent l’assistance médicale du Rallye de France du 3 au 6 octobre 2013, et ce pour la 4e année consécutive.
Installé au plus près du terrain, le dispositif déployé durant 4 jours pour couvrir les 1247 kms de l’épreuve qui parcourt le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et les Vosges, permet aux professionnels de santé d’intervenir rapidement auprès des victimes potentielles : les équipages automobiles soit près de 90 concurrents, et les spectateurs – près de 300 000 à chaque édition. « Nous assurons en moyenne pour chaque rallye, une dizaine d’interventions, souligne le Pr Meistelman. L’année dernière, deux spectateurs situés dans une zone interdite – donc dangereuse, ont été gravement blessés suite à une sortie de route de l’un des concurrents. Mais il peut aussi s’agir de crise d’épilepsie ou encore d’infarctus du myocarde… Le niveau de sécurité très élevé garanti tout au long du circuit par les organisateurs, ne peut cependant pas parer à l’imprévisible, principale cause de nos interventions ! »
Chaque binôme médecin/infirmier doit être autonome et équipé pour pouvoir réaliser une réanimation : le kit médical classique, une bouteille d’oxygène, un respirateur, un moniteur cardiaque, un défibrillateur et bien sûr une ambulance type SAMU, pour assurer si nécessaire le transport de la victime. En plus du matériel appartenant à la FFSA, le CHRU de Strasbourg met à disposition des organisateurs par convention les éléments nécessaires aux interventions médicales.
Les professionnels de santé dont les 2/3 viennent du CHU de Nancy, participent bénévolement à l’événement sportif mais reçoivent, pour ce faire, une formation spécifique. En cas d’accident, ils interviennent aux côtés de sapeurs pompiers professionnels spécialisés dans la désincarcération en sport automobile, contrainte par un environnement très spécifique : étroitesse de l’habitacle, présence d’arceaux, etc. « L’évolution du matériel et notamment des casques des pilotes, a permis de faire diminuer la gravité des traumatismes », explique l’anesthésiste réanimateur. Durant tout le Rallye, les services d’urgences de Strasbourg, Colmar, Mulhouse et de Nancy et le service des grands brûlés de Metz-Thionville sont particulièrement tenus en alerte.
Parallèlement à la sécurité de l’épreuve proprement dite, les soins apportés à la population environnant le circuit font aussi l’objet d’une importante préparation en amont. « En effet, le déroulement de l’épreuve sportive qui voit par exemple la fermeture de certaines voies de circulation, ne doit pas perturber les dispositifs de secours habituels », souligne le Pr Meistelman. L’ensemble des professionnels concernés des 3 départements – préfectures, gendarmerie, SDIS, SAMU et Croix Rouge, se coordonne pour adapter les plans de secours et définir les modalités de répartition des interventions sur le terrain. Ainsi, les binômes médecin / infirmier peuvent être amenés à intervenir, en raison de leur proximité immédiate, dans des situations indépendantes de la course : crise cardiaque, accident de la route, accouchement… Le lien est ensuite fait avec les équipes de secours locales.
En savoir plus sur le Rallye de France-Alsace
Le Rallye de France-Alsace est l’une des 13 manches du Championnat du Monde des Rallyes FIA – et la plus médiatisée avec 176 millions de téléspectateurs en 2012. Ce qui implique un cahier des charges très précis et très exigent à respecter. Parmi les différents points de l’organisation, le comité international évalue donc à chaque Rallye, le dispositif de l’assistance médicale : qualité du matériel, compétences des équipes, gestion des accidents (de l’alerte jusqu’à l’hospitalisation du patient). « Nous visons à chaque fois l’épreuve à zéro défaut, résume le Pr Meistelman. Et tous les deux ans, je rencontre mes homologues internationaux ; des échanges toujours très enrichissants. » A noter que les équipes du CHU de Nancy assurent également la médicalisation de nombreuses compétitions automobiles lorraines.
Concours de l’internat : la Conférence des doyens de médecine défend une réforme “favorable”
Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”.